Le jeudi, c’est Léonie (55)

Un mois de décembre qui s’annonce bien…

Le monde court à sa perte, les conflits s’aggravent,  la planète est malade, les inégalités se creusent, des gens commencent à mourir de froid et je me permets un titre pareil : “Un mois de décembre qui s’annonce bien”.

Oui, je l’avoue, je ne sais plus exactement comment prendre les infos. Pendant longtemps je les ai prises de face, je suis tombé. Plusieurs fois. Je me suis toujours relevé, mais de moins en moins solide. Et puis il y a deux/trois ans, je suis tombé si bas, que j’ai réalisé que pour certaines choses importantes. Pour les choses qui “concernaient les grandes personnes” comme on me disait lorsque j’étais enfant, j’étais totalement impuissant. Incapable de faire bouger d’un pouce la marche du monde. C’est exténuant cette impuissance. Cette incapacité à changer le monde… Alors j’ai décidé de m’occuper d’un monde plus petit, celui qui était autour de moi. À portée de main, de voix, de regard. En essayant toujours de faire des trucs, mais avec humilité. Pour moi d’abord, et puis pour ceux à qui ça pourrait faire plaisir.
Eh ben croyez-moi, ça marche ! C’est à dire, je n’ai pas plus ou moins de succès qu’avant dans mes actions, mais comme je n’attends pas que les choses changent, ça marche ! Elles ne changent pas. Pas d’un pouce. Mais je m’en fous. Ou disons que je fais mine de n’en avoir rien à faire. Et ça allège beaucoup. Alors je me dis que tant que je ne fais pas de mal autour de moi, même si je ne fais pas de bien à proprement parler à l’échelle du monde entier, si tout le monde faisait comme moi, le monde serait bien plus joli peut-être… non ? Vous pensez que je rêve encore, là ?

Oui, certainement, je rêve. Mais ça me permet de me lever le matin sans angoisse, échanger avec ma famille, mes amis, sereinement et me coucher le soir avec le sourire.

Et ça, c’est top.

En plus, je me permets de coucher ici, tout ce qui m’a fait du bien dans la semaine. Histoire de  partager. Et vous savez quoi ? Si vous n’aimez pas ce que je partage, eh bien… tant pis. (en fait, c’est pas vrai, cette phrase. Je sais qu’il me faudrait tendre vers ça, d’essayer de ne pas vous convaincre d’aimer ce que j’aime ou ce que j’ai pu apprécier, mais je n’y arrive pas. J’ai toujours en moi ce désir de ne pas laisser quelqu’un passer à côté d’un plaisir possible… c’est plus fort que moi.).

Bref (parce que jusque là, je sais, ce n’était pas bref) :

Samedi dernier, je suis allé répéter Don Quichotte avec la maîtrise de Léonard. C’était Corinne Barrère et Louise Pidoux qui dirigeaient. Et, cerise sur le gâteau, Éric Herbette, le librettiste, était là. Don Quichotte, c’est de Cervantes, oui, mais Éric a adapté le roman en pièce musicale et j’en ai composé la musique. Nous n’en sommes qu’au début du travail, mais je ne vous raconte pas l’émotion dans la salle lorsque tous se sont mis à chanter avec tout leur cœur, avec toute leur âme cette histoire comique mais tellement prenante. Les représentations auront lieu en fin d’année, mais ça promet !

Éric et moi avons passé le week-end à travailler ensemble. On a imaginé tout un cycle autour de Guignol. L’idéal, en 2024/2025 serait de trouver tout un territoire qui aurait envie de se lancer dans une sorte de Festival musical autour de Guignol. 4 pièces différentes et autonomes qui se répondent les unes aux autres par quelques chansons communes… Si vous êtes intéressés, contactez-nous !

Lundi soir, je suis allé voir le formidable spectacle d’Hector Obalk. Je sais que j’en ai déjà parlé ici, mais c’est le genre de show à voir et revoir. Obalk a quatre parcours différents pour le même spectacle, j’ai déjà vu les quatre, mais je refais un tour complet tellement on apprend de choses.

Pour vous donner une idée, voilà un extrait du show sur l’art moderne :

Mardi, j’ai travaillé avec Hugo Zermati pour une prochaine œuvre à écrire… C’est tellement exaltant ce genre de séance de travail où tout est possible, nous n’avons pas encore commencé réellement, pas un seul mot, pas une seule note, nous n’avons encore qu’une vague idée, un titre, des rêves qu’il nous faut accorder, un cahier des charges, bien entendu, qu’il nous faut comprendre et intégrer… C’est fort, c’est puissant comme moment.

Je passe un peu rapidement sur les moments formidables que je vis avec les écoliers d’Orléans avec lesquels je travaille en ce moment La maison du vieux Léon et Les petits saules de Jean Zay. Pas parce que ces moments seraient moins enthousiasmants que les autres, mais parce que j’ai la chance de les vivre régulièrement. En effet, c’est plus de 60 classes (!) qui se sont lancées dans l’apprentissage et la production d’un spectacle sur une de ces pièces. De belles rencontres, des visages transfigurés par l’investissement que chaque enfant met dans son chant, c’est pour le compositeur que je suis une source de fierté immense.
Pareil pour les élèves du conservatoire de la même ville qui travaillent actuellement au concert de la semaine prochaine. Hier, mercredi, j’ai travaillé avec ceux qui se sont emparés du texte destiné à perturber le narrateur (moi…). C’était de bons moments légers, pleins de sourires et de rires, très utiles pour trouver une position sereine pour chanter…

Hier, c’était aussi l’annonce officielle des prolongations de mon one-man-show. Jusqu’en mai 2024 au théâtre Montmartre-Galabru ! N’hésitez pas à revenir si vous avez déjà vu le spectacle, à venir en famille, avec des amis, avec votre classe de conservatoire, votre chorale, votre cours de FM, votre classe de collège, de lycée, etc. En plus, je vais jouer tous les jeudis jusqu’au 9 mai, mais aussi quelques samedis après-midi. L’occasion de faire un tour à Paris ! On trouve toutes les dates en cliquant ici
(Petite note, pendant les vacances, le jeudi 28 décembre, je joue deux fois de suite. Je vous conseille la seconde, à 21h30. Je ne sais pas pourquoi, j’ai comme l’idée qu’on va bien rigoler ce soir-là…).

Pour couronner le tout, aujourd’hui, TTT dans Télérama. YES ! 

On sent que c’est bientôt Noël. D’ailleurs peut-être suivez-vous déjà notre calendrier de l’Avent que nous avons imaginé avec SofiJo et William Huet-Leroy (avec l’aide précieuse bien sûr de Corinne Barrère). Non ? N’attendez plus, rattrapez votre retard, en cliquant ici

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Et bien sûr, comme tous les jeudis, nous continuons notre cycle “Un an de chansons” autour des poèmes de Jean-Luc Moreau. Cette semaine revenons encore même plus loin que notre enfance grâce au charme magique de Louise Pidoux.

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