Le jeudi, c’est Léonie (37)

Les femmes de Léonie

(et William aussi)

“C’est enfin l’été tant espéré, c’est les vacances !”

Ce sont les premières paroles du Vol, texte d’Eric Herbette, que nous avons monté cette année avec le stage 8-13 ans. C’était formidable.

Nos stages existent depuis 20 ans maintenant (sans compter tous ceux qu’on organisait avant que La musique de Léonie n’existe !) et ma participation est de plus en plus légère (présentation de la pièce au début, quelques répétitions et concert). Mais je me demande si mon émotion n’est pas de plus en plus intense. Parce que “les colos”, c’est un peu notre laboratoire à nous. Une sorte de bulle de vie où l’on peut mettre à l’épreuve toutes nos idées, nos envies, nos principes (oui, en vieillissant, on commence à avoir des principes) sans que rien ni personne ne nous empêche de tenter la chose.

Je n’ai pas la prétention d’avoir inventé quoi que ce soit en matière de pédagogie (les compositions mises à part, bien sûr). Tout ce que je fais depuis désormais plus de 30 ans (!) c’est appliquer une maxime que j’ai entendue toute mon enfance : “Le groupe au service de chacun” (merci papa, merci maman, merci Arlette, merci Pierre-Alain…). C’est ça le point de départ. Et comme chacun comprend assez vite que le groupe est un atout merveilleux, chacun se met au service du collectif. Encore un autre mouvement perpétuel à la portée de l’homme !

Pour ceux qui ne connaitraient pas le premier, il est signé Jean-Claude Van Damme :

J’adore les cacahuètes. Tu bois une biere et tu en as marre du gout. Alors tu manges des cacahuètes. Les cacahuetes c’est doux et salé, fort et tendre,comme une femme. Manger des cacahuètes, it’s a really strong feeling. Et apres tu as de nouveau envie de boire de la bière. Les cacahuètes c’est le mouvement perpétuel à la portée de l’homme.

Ce mouvement perpétuel (celui du groupe par rapport à chacun, pas les cacahuètes de Jen-Claude), c’est ce qui anime nos stagiaires, mais aussi toute notre équipe. Et ce qui est formidable, c’est que même si le premier tour de roue des colos a été donné il y a des années, par une équipe désormais à la retraite, le mouvement s’est depuis amplifié et le même esprit perdure…

Il y a peu, j’ai revu une animatrice d’un des stages que nous avions organisés avant la création de La musique de Léonie. Elle souhaitait inscrire sa fille à notre colo mais c’était déjà complet. Elle me demande si c’est toujours pareil. Alors, je réponds oui.
Et là, elle s’étonne : “Tu fais toujours répétition, balle au prisonnier, répétition encore, baignade, répétition, veillée, etc. ?”.  “Ah, non ! C’est toujours pareil, mais c’est très différent… maintenant, je ne fais presque plus rien en fait.”.

Car oui, j’ai une chance inouïe : La musique de Léonie est dirigée par deux femmes exceptionnelles : Anne Goniaux et Corinne Barrère. Rien ne leur paraît jamais impossible, rien ne leur semble jamais trop compliqué, mais elles sauront toujours déceler bien avant que ça n’arrive le petit point qui pourrait faire tout s’écrouler. Que ce soit en terme de montage de projet ou lorsqu’elles dirigent un chœur. Toujours là, juste avant qu’il ne se passe quelque chose qui pourrait être embêtant.

J’ai donc évidemment une confiance à 100% (et même plus, si c’est possible). Pas une de mes compositions n’arrive chez un commanditaire sans qu’elle ne soit relue, écoutée par Anne et Corinne. Pas un projet ne voit le jour sans qu’il soit validé par elles. C’est un privilège gigantesque d’être plusieurs à la tête d’une structure comme La musique de Léonie.

 

Pour les stages d’été, c’est Anne la grande cheffe. C’est elle qui organise tout. Elle embauche les animateurs – presque 50% d’anciens stagiaires ! – et, bien que l’équipe change sensiblement chaque année, elle reste “la meilleure du monde”. C’est Anne aussi qui a recruté aussi Anatole le magicien – encore un ancien stagiaire ! – qui dirige désormais depuis plusieurs année le stage 6-8 ans. C’est elle qui fait en sorte que nos plus de 200 stagiaires (et l’équipe encadrante !) aient des repas qui soient préparés, c’est elle qui gère les coups de mou, les problèmes plus ou moins graves (et quand c’est vraiment grave, elle gère quand même !), les problèmes de salles, de travaux, etc. Elle est formidable et les mots que j’utilise pour le lui dire, comme “Bravo” ou “Merci !” me paraissent toujours trop faibles.

Pour la direction des chœurs, d’habitude Corinne et Madame la Fée se partagent les stages : Marie-Noëlle dirige le 13-17 ans et Corinne les autres. Mais cette année, pour des raisons de santé, Corinne a laissé la place à Louise Pidoux (qui avait déjà remplacé Marie-Noëlle l’an dernier). Un travail colossal et merveilleux. Avec plusieurs moments de grâce (si, si!), notamment un “Ne compte pas” à trois voix d’une rare qualité (attention, si vous cliquez sur le lien, c’est la maîtrise de Radio France dans la vidéo, pas la colo. Mais, chose amusante, si vous regardez bien, à 1’20” environ, vous apercevrez Louise, enfant…)…
Quel bonheur de sentir que notre roue continue de tourner et de voir Louise intégrer de plus en plus solidement notre équipe.

 

Pour la direction d’orchestre, à l’origine, c’était Clément Joubert. Comme toujours, je vais rester objectif, mais il paraît tout de même assez compliqué de succéder à un type pareil… Lorsque Clément a décidé d’arrêter les colos, nous avons même envisagé de supprimer l’orchestre. Mais il nous a conseillé d’engager Delphine Paquin, qui elle-même a conseillé Floriane Montigny et à elles-deux, elles se partagent ces trois stages avec un talent de folie.

Chaque groupe de stagiaires monte un programme d’orchestre stupéfiant avec une particularité rare : les non-instrumentistes sont forcément intégrés ! Aux percus, mais pas seulement. Grâce à de judicieux partenariats (merci !) des instruments nous sont prêtés et ceux qui n’auraient jamais eu la possibilité d’essayer le violon, la trompette, la flûte… se retrouvent au bout de quelques jours à faire partie du tutti orchestre. Je fais toujours bien attention à n’assister à aucune répétition avant les concerts de fin de stages. A chaque fois, je suis en larmes au deuxième morceau tellement je suis bluffé.

 

Nous avons une tradition, pour les concerts finaux : le public est accueilli par un moment-percus. Ceux qui connaissent voient ce dont je veux parler. Les autres, je sais que vous imaginez un truc qui est complètement à côté de la réalité. Pour vous faire une idée, c’est un peu ce que vous avez en tête mais en 1000 fois mieux et en différent. Je ne sais pas si ça vous aide ? Il faut travailler une fois avec William Brunet pour comprendre et attraper le virus des percussions. Il n’est pas impossible qu’un jour, je laisse tout tomber pour devenir djembefola dans un groupe de William (je vous laisse chercher).

 

J’oublie des tas de trucs et des tas de gens qui font que nos colos sont nos colos. Je m’en excuse. Mais ce sentiment un peu nouveau pour moi de pouvoir m’éloigner un peu (pas trop quand même, j’aime trop ça !) et voir les choses perdurer, s’améliorer parce que La musique de Léonie est un groupe qui prend soin de chacun, c’est formidable.

Alors voilà, ça y est, La musique de Léonie est en vacances…

Enfin, presque. Car on doit avouer que c’est un mot qui nous est un peu étranger. Nous profitions généralement de l’été pour fomenter de nouveaux projets, échanger sur les actions à peine terminées, écrire de nouvelles pièces, etc.

Pour ma part, j’ai investi toute la table du salon de notre maison de location et je travaille un peu tout au long de la journée, au milieu des parties de ping-pong, de billard (formidable ce gîte !), de fléchettes (oui, formidable !), de Mario Kart (je suis dégoûté, j’arrive toujours le dernier. Je me fais la secrète promesse de passer l’année qui vient à m’entraîner autant que mes adversaires. Ils verront l’été prochain !).

Je vous ai parlé de la piscine ? (ce gîte est top ! rien à redire à part peut-être le motif de la toile cirée… et encore. Je m’y suis attaché).

À très vite !

_____

Et bien sûr, comme tous les jeudis, nous continuons notre cycle “Un an de chansons” autour des poèmes de Jean-Luc Moreau. Cette semaine, essayons d’en savoir plus sur…

Le minet de ma cousine

Articles liés

Poster un commentaire