En 2007, à la mort de mon ami Toni Ramon, j’ai composé sept mélodies pour chœur sur Sept poèmes pour une morte, de Marguerite Yourcenar. C’est par la dernière, Vous ne saurez jamais, que j’ai découvert ce recueil magnifique (© Gallimard). C’est Estelle Corre qui m’avait fait lire ce sonnet. Tout de suite, j’ai été bouleversé par la force de ce texte et j’ai senti qu’il pouvait peut-être m’aider à faire le deuil, comme on dit.

Je ne sais pas si j’ai fait le deuil. Je ne comprends toujours pas exactement ce que ça veut dire. Mais le texte de Yourcenar est truffé de vers qui peuvent nous aider à supporter l’insupportable.

J’en cite un seul, sublime. Le dernier vers du dernier poème :

“Et vous vivez un peu puisque je vous survis”

Survivre. Oui. C’est ce qui nous est demandé. C’est sans doute ça “faire le deuil” : Survivre…

Mettre en musique ces poèmes, en dévoiler un (le dernier, dédié à Estelle Corre) mais garder jalousement les autres durant 10 ans, puis permettre aux choristes (amateurs) de La musique de Léonie de se les approprier en s’associant aux professionnels de l’ensemble Romances sans paroles. Éditer toutes les plateformes, c’est le meilleur moyen que j’ai trouvé pour survivre.

Didier Martin (Directeur d’Alpha Classics) a comparé ma musique à “un baume”. Vous n’imaginez pas le plaisir que j’ai eu d’entendre un tel mot. Un baume, c’est utile, ça ! Ça apaise… et c’est ce dont nous avons besoin constamment, non ?

Merci à tous les participants, bonne écoute ! Partagez ces mélodies, je les ai composées – et nous les avons chantées – pour ça !

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