Le jeudi, c’est Léonie (47)

Un jeudi sans one-man-show !

Un drôle de jeudi que ce 12 octobre. En effet, je me trouve bien loin du théâtre Montmartre-Galabru, car je m’étais engagé, bien avant que les représentations ne commencent, à travailler avec des enseignants dans le cadre des projets “Chants choral” de l’Académie Musicale de Villecroze. C’est donc relâche aujourd’hui.

Ça fait bizarre, oui, de ne pas sentir cette drôle de sensation qui m’est devenue si familière le jeudi matin.
Ce n’est pas exactement du trac. Ça se rapproche plutôt de l’excitation que les enfants ont tout le mois de décembre en attendant Noël. On sait qu’il va se passer quelque chose de merveilleux, mais il va falloir attendre un peu…
Ben moi, j’ai la chance de vivre ça tous les jeudis. C’est un bonheur qui se renouvelle chaque semaine.

Heureusement, je m’en prive aujourd’hui, mais ce n’est pas pour rien ! Corinne Barrère et moi travaillons avec des conseillers d’éducation musicale qui viennent de toute la France. On chante, on rêve à des projets communs ou non qui pourront changer la vie de dizaines, de centaines, de milliers (!) d’écoles ou de classes autour de mes œuvres ou d’autres. C’est très enthousiasmant. Lorsqu’on rêve, tout est possible.

Et lorsque tout est possible, lorsqu’on ne se heurte pas tout de suite à la réalité, le rêve engendre le rêve et on se met à construire tout un tas de projets qui pourraient nous porter. La seule chose qui interrompt ce rêve, c’est la question financière au bout d’un moment. C’est pénible.

La semaine dernière, par exemple, après le week-end fou de L’orchestre l’Inattendu autour de Pierre et le loup. On se dit qu’il va bien y avoir quelqu’un dans la salle qui connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un qui pourrait être mécène et filer 100 000€ pour construire une saison musicale entière qui ferait le bonheur d’un public fidèle. Eh ben non. Mais c’est peut-être juste une question de temps… ou alors il n’a pas trouvé le numéro de téléphone.
Même chose pour la musique de Léonie : nous fonctionnons avec moins de 10% de subventions. Tout l’argent vient des adhérents qui payent leur inscription. Or, nous essayons de limiter la casse en pratiquant des prix qui me semblent très honnêtes (110€ l’année pour le chœur amateur par exemple). Mais notre fonctionnement ne nous permet pas d’embaucher un(e) administrateur/trice en claquant des doigts. Et pour faire des dossiers de subventions ou aller chercher du mécénat il faut du temps et nous n’en avons pas car nous sommes déjà à 150% d’activité…
J’écris là sans aucun espoir que l’un d’entre-vous se dise : “Tiens, mais si on demandait à notre voisin, Jean-Pierre, tu sais, celui qui dirige la multinationale Trucbidule, il aurait peut-être un billet à donner à la
musique de Léonie ?”. J’écris ça juste parce que c’est un jour pour rêver…

Alors je rêve que si je gagnais au loto, avec la musique de Léonie on ferait plein de trucs. Là, j’aurais pu faire une liste détaillée de tous nos rêves : une salle de répétition à nous, une salle de spectacle pour éprouver nos productions devant un vrai public, un local-boutique pour qu’on puisse consulter les partitions, etc. mais déjà donner comme ça les grandes lignes, ça fait du bien.

Et puis je rêve aussi de travailler avec les gens autour de moi. Qu’à partir de lundi, par exemple, plus de 40 classes d’Orléans vont commencer à chanter La maison du vieux Léon et qu’à partir de novembre, s’y ajouteront 30 classes de cycle III pour travailler Les petits saules de Jean Zay (en 2024 ce sera les 80 ans de son assassinat). Je rêve aussi que des groupes travailleront à partir de mercredi Absence injustifiée. Ah non, ce n’est pas un rêve ça ! C’est mon emploi du temps au conservatoire d’Orléans ! Mais… et jeudi prochain ? Le 19 octobre ? Que ferai-je ?

 

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Et bien sûr, comme tous les jeudis, nous continuons notre cycle “Un an de chansons” autour des poèmes de Jean-Luc Moreau. Cette semaine, vive les gros !

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