Le jeudi, c’est Léonie (21)

Une petite pause…

Le week-end dernier était un peu plus long que les autres, grâce au lundi de Pâques. La plupart du temps, mes week-ends sont bien chargés, on en profite pour caler toutes les répétitions qui ne tiennent pas dans la semaine ou on fait des concerts, mais là, incroyable, c’était un “vrai” week-end.
J’en ai presque eu un petit vertige : Vais-je savoir gérer 3 jours de vacances en plein milieu d’une période assez intense ?
Oui. Et super bien en plus.

Nous avons passé de très bons moments en famille (nous étions réunis ce week-end, ce qui n’arrive jamais…). J’ai pris le temps de lire. Beaucoup. Peut-être 6 à 8h par jour de lecture. J’ai un peu travaillé (tout de même) à un prochain projet de vidéos musicales ; j’en reparlerai, c’est sur des poèmes de Raymond Queneau. J’ai écouté de la musique ; pas tant que ça, mais j’ai découvert cette chanson signée Michel Legrand qui m’a bouleversé. Notamment parce que j’ignorais que Nana Mouskouri chantât aussi bien !

Dans les livres que j’ai lu, il y a celui-ci qui est incroyable : La plus vieille énigme de l’humanité. Il est signé Bertrand David et Jean-Jacques Lefrère. La thèse défendue par les auteurs – comment les hommes préhistoriques ont-ils peint les peintures rupestres – est stupéfiante et j’ai été pour ma part convaincu dès les premières pages. Et l’hypothèse qu’ils proposent à la fin de l’ouvrage – pourquoi  ont-ils peint ces peintures – m’a ému aux larmes. Je ne comprends pas qu’un tel bouquin n’ait pas eu plus de retentissement (il est sorti en 2013).

Dans cette vidéo, Bertrand David résume un peu son propos :

J’adorerais rentrer en contact avec Bertrand David. Il habite, je crois le Morbihan. Si vous qui lisez ces lignes savez comment me mettre en relation avec lui, j’en serais très heureux.

J’ai lu aussi Henri Calet : Contre l’oubli. Un recueil posthume de chronique journalistiques écrites et publiées entre 1944 et 1948. On y trouve par exemple :

On nous démontre par des statistiques et des chiffres de catastrophe que nous sommes ruinés, que nous ne possédons plus rien ; nous le croyons. Le monde subit les conséquences d’une guerre au cours de laquelle il a été détruit le maximum de choses ; sans compter les hommes qui se remplacent plus aisément qu’une usine ou un barrage. On ajoute que cette misère, d’autres peuples le connaissent également. L’Europe entière est dans la misère. Nous sommes convaincus de tout cela et c’est pourquoi nous rouspétons à peine ; nous nous montrons compréhensifs. On souligne par ailleurs que nous vivrons dans la même gêne durant des années.

Pas gai, mais très bien écrit, très fort. Comme j’ai la chance de ne pas avoir encore tout lu d’Henri Calet, je sais que je me prépare de bons moments.

J’ai aussi lu le récit de la dernière année de la vie de Gérard Philipe. Pendant toute la lecture, je me suis un peu demandé pourquoi je lisais ça, jusqu’à cette phrase magnifique du comédien à qui l’on demande :

– Voulez-vous nous dire, Gérard Philipe, à quoi vous attribuez cette jeunesse encore actuelle du Cid ?
– À Pierre Corneille.

Bim !

J’ai lu aussi un court livre de Italo Calvino Le vicomte pourfendu

Si chacun pouvait sortir de son obtuse, de son ignare intégrité !

et j’ai relu Maitres anciens de Thomas Bernhard. J’aimerais bien un jour en faire un spectacle musical. Mon passage préféré c’est (ici, lu par Fabrice Luchini) :

Caustique, non ?

J’aime vraiment de plus en plus les week-ends, moi. Je me réjouis d’ailleurs de celui qui vient !

Le samedi matin, je serai Parisien avec l’extraordinaire Anne Goniaux,  le chœur des enfants et le chœur des jeunes de la musique de Léonie pour la Création mondiale de Dracula (texte du formidable Hugo Zermati). L’après-midi, parisien encore, toujours avec Anne Goniaux mais aussi avec Quentin Delépine et le chœur d’adultes de la musique de Léonie pour L’étrange cas du Docteur Jekyll (texte d’Eric Herbette, d’après Stevenson).

Et le soir ? Je serai à Orléans, à la collégiale Saint-Aignan, pour un concert formidable de l’ensemble Variation, sous la direction de Patrick Marié. J’y suis déjà allé en avril dernier, je veux absolument y retourner ! L’occasion de découvrir, Mistere de Jeanne, une pièce écrite à quatre mains avec mon papa. Je suis très fier de cette pièce. Parce que nos deux écritures musicales sont entremêlées sans que l’un ou l’autre n’ait eu à faire de concession, parce trois époques de Jeanne se retrouvent dans cette composition : le XVe avec le texte du Mistere d’Orléans, le XIXe avec le texte de Jules Michelet et le XXIe avec notre regard actuel, loin des considérations politiques déplacées sur la figure si particulière de Jeanne. Aussi, bien sûr parce que c’est un sujet orléanais qui nous rassemble, et surtout parce que Jean-Philippe Bardon, Patrick Marié et les choristes de l’ensemble vocal Variation donnent leur cœur en l’interprétant et que ça se ressent très fort. Frissons garantis !

 

 

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Et bien sûr, comme tous les jeudis, nous continuons notre cycle “Un an de chansons” autour des poèmes de Jean-Luc Moreau. Cette semaine, Il était… Il était quoi ? eh bien écoutez !

Il était…

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1 Response
  1. Jano

    Merci infiniment pour ces vents de fraîcheur, ces zéphyrs doux-amers, votre humour humoresque, la nostalgie prenante de l’amour que l’on vit…Il est deux heures, je vais m’endormir avec…

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