Le jeudi, c’est Léonie (23)

Petit grain d’raisin, petit grain d’gringet…

Eric Herbette et moi écrivons une nouvelle pièce à l’occasion des 200 ans de l’harmonie intercommunale de Bonneville-Ayze-Vougy. C’est le chef de l’harmonie, Baptiste Berlaud qui nous a fait l’honneur de faire appel à nous pour cet anniversaire important.

 

 

On le sait, la Haute-Savoie, c’est magnifique. Nous en avons profité (j’ai encore des courbatures en haut des cuisses, peut-être parce que je manque d’entraînement ?). Nous avons travaillé à notre création, bien sûr. Notre pièce Le marin des vignes avance bien et elle sera livrée à temps cet été. Mais les rencontres et les promenades que nous avons faites là-bas nous obligent à nourrir davantage notre écriture.

 

 

 

Des expressions employées par les uns ou les autres, par exemple :

Grinche ou pas grinche, faut y aller

Des anecdotes, des spécificités de terrain. On s’en doutait, bien entendu, ce n’est pas pareil de vivre en Beauce que dans une vallée. Ici (enfin, là-bas, mais je m’y sens encore), les villages ne peuvent s’étendre qu’en longueur. Sur les côtés, il y a la montagne. Alors il n’y quasiment qu’une route qui relie un endroit à un autre.

Il faut y aller droit.

Et c’est un peu ce que nous avons ressenti en rencontrant la libraire, le patron du restaurant, le vigneron, le chef de l’harmonie… Il vont droit. Pas de surprise, pas de tromperie, “c’est comme ça”.

Le vin d’Ayze aussi est droit. Fait avec un cépage endémique, le Gringet, c’est un vin souvent pétillant mais ils le font aussi en “vin tranquille”. Nous avons eu le plaisir de rencontrer un vigneron passionné (et passionnant), Olivier Gantin, qui nous a conquis par son amour de la région, son amour de la vigne… et par la qualité de son vin effervescent.
Chose étonnante : un vigneron qui va droit + un vin qui va droit + un verre à pied droit = une démarche un peu plus courbe que d’habitude. Je ne suis pas assez calé en géométrie pour comprendre ce tour de magie savoyard, mais forcément, notre Marin des vignes parlera de Gringet et de vin d’Ayze.

Nous y glisserons aussi quelques morceaux de fromage ! Ouh-là ! Je ne vous décris pas l’odeur dans la voiture au retour… Mais cela fait 4 ou 5 repas que nous passons à ne manger que du fromage. Contrairement au vin d’Ayze qui était une découverte, je connaissais bien le Reblochon, le Comté, le Beaufort, la tomme de Savoie, etc. Mais j’avoue avoir été ébahi, transporté, bouleversé (si, si, on peut être bouleversé par un fromage !) par le Moelleux du Revard. Une tuerie ! Plus exactement, j’ai acheté une version déclassée (moins onéreuse) à la fromagerie Lalliard. Cette fromagerie mériterait à elle seule un opéra !

Je sens que je vais rappeler Baptiste Berlaud pour lui dire que je dois ABSOLUMENT passer encore quelques jours pour m’imprégner de l’atmosphère du lieu pour savoir si mon morceau doit être en si majeur ou en sib majeur.

(Bon, comme c’est pour harmonie, je sais, c’est forcément en sib M le mieux, mais est-ce qu’on ne réfléchit pas mieux avec un morceau de fromage dans une main et un verre de vin d’Ayze dans l’autre ?)

Mais en fait, “en vrai” comme disent les enfants, ce qui m’a plu le plus, c’est passer trois jours avec mon copain Eric Herbette. Que c’est bon d’être deux à écrire, à rêver, à croire que tout est encore possible. C’est le privilège de l’écrivain ou du compositeur d’avoir le droit de rêver à un monde idéal.

Rêver à un, c’est bien. Rêver à deux….

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Et bien sûr, comme tous les jeudis, nous continuons notre cycle “Un an de chansons” autour des poèmes de Jean-Luc Moreau. Cette semaine, l’histoire du funeste Eustache (aux belles moustaches) :

Polka piquée

 

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