Le jeudi, c’est Léonie (9)

Paul Verlaine, mon mari

Samedi 28 janvier 2023, 20h30,  à l’Espace des Carrières à Ormes (Loiret).

Que j’aime ce spectacle !
Moi, qui essaie d’avoir toujours un peu d’objectivité dans mes écrits, là, j’avoue, j’en manque totalement. J’ai l’impression de vivre pour ce spectacle depuis mon adolescence…

Ma première lecture de Paul Verlaine remonte à mes 14 ans je crois. J’y suis venu à cause de Serge Gainsbourg.

“Comme dit si bien Verlaine…”
J’avoue qu’à l’époque, je n’avais pas la référence mais j’avais compris qu’il fallait mieux faire semblant de connaître pour ne pas passer pour un imbécile. Alors, j’ai cherché ce “vent mauvais” que chantait Gainsbourg. Et là, j’ai été saisi. Pris par le texte. Et même davantage que par la chanson de Gainsbourg que j’adorais.

Chanson d’Automne

Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon coeur
D’une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure

Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.

Ce texte est issu du recueil “Poèmes saturniens”. Il est vrai que j’ai eu du mal à lire tout, tout de suite. Il m’a fallu plusieurs années pour l’apprécier puis pour l’aimer vraiment jusqu’à le connaître sur le bout des doigts. Un peu plus tard, j’ai acheté un peu au hasard “Romances sans paroles”.

Un recueil qui a changé ma vie.

Parce que “changer de vie”, c’est justement le thème central des Ariettes oubliées qui forment la première partie des Romances sans paroles. Dès que j’ai lu, relu, apprécié puis aimé à la folie ces poèmes, jusqu’à les connaître sur le bout des doigts, j’ai ressenti un besoin viscéral de les mettre en musique.

Et “l’écriture”, le rapport de l’homme ordinaire à la création artistique, c’est justement le sujet des Aquarelles, le dernier volet du recueil. Ceux-là, j’ai mis bien longtemps à les maîtriser. Il m’a fallu les lire, les relire pour les apprécier, les lire encore pour les aimer à la folie pour les connaître sur le bout des doigts. Tout cela m’a pris plusieurs années. Et c’est grâce à Nathalie Bouré, cheffe de l’ensemble “Coup de chœur” à la Rochelle que je me suis lancé en 2010 dans le travail de leur mise en musique.

 

Lorsqu’en 2015 je tombe sur Mémoires de ma vie de Mathilde Mauté (ex Mme Verlaine), je suis littéralement hanté par le poète. J’en rêve, je m’identifie parfois, j’essaie de faire en sorte de ne pas lui ressembler (souvent), je l’aime tout en le détestant (et vice-versa).

Sa trop grande sensibilité, son alcoolisme, sa folle aventure avec Rimbaud, sa déchéance à la fin de sa vie (si vous lisez ses derniers poèmes vous aurez du mal à y retrouver le génie qu’on trouve dans les premiers recueils) m’ont poussé à écrire un spectacle mêlant poésies et récit.

Une comédienne (l’excellente Delphine Chuillot) joue Mathilde. Plus elle raconte sa vie avec Verlaine, plus on risque de haïr l’homme. Mais plus le récit avance, plus les textes chantés par l’ensemble La bonne chanson, sous la direction de Marie-Noëlle Maerten (Madame la Fée !) nous font aimer le poète.

Aïe ! Quel étrange sensation…

Nous sommes très heureux de pouvoir donner à nouveau ce concert à Ormes (Loiret) le 28 janvier. Comme c’est un samedi soir, si vous n’habitez pas dans le coin, profitez-en pour venir passer un beau week-end hivernal en bord de Loire !

Ou alors, à défaut, partager l’information en transférant l’affiche (ou cet article) à vos amis !

 

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Et puis bien sûr, comme tous les jeudis, continuons notre cycle “Un an de chansons” autour des poèmes de Jean-Luc Moreau. Cette semaine, comme il fait si froid :

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